Le fondateur du Calendrier ///
Son œuvre – son héritage
Le Grand Rabbin Joseph Bloch est particulièrement connu grâce aux œuvres qu'il a publiées et tout particulièrement son livre de prières Chaaré Tefila (appelé communément Tfila ou Sidour Bloch), sa Haggada de Pessa'h, son livre d'apprentissage de l'Hébreu Mon premier livre d'Hébreu et bien entendu son calendrier hébraïque qui porte aujourd'hui son nom.
Son Siddour, toujours édité et utilisé par les communautés ashkénazes en France, se distingue par ses indications explicatives, par le Guide des fidèles qui précise quand chaque prière doit être dite, et par une introduction qui analyse la prière tant sur la forme que sur le fond. Il traduisit le Siddour et le publia ultérieurement, en format de poche, sous le nom de Tefilath Yesharim.
La Haggada'h de Pess'ah, rituel de la soirée pascale, est illustrée, traduite et commentée. Le Grand Rabbin l'a enrichie à chaque édition. Elle est adaptée au rite Achkénaze comme au rite Séfarade.
Son livre l'hébreu a servi de base d'apprentissage de lecture à des milliers d'enfants de plusieurs générations.
Le Calendrier qu'il rédige pendant 40 ans, est devenu indispensable à de très nombreux foyers; il rythme la vie des ses utilisateurs tant par son côté pratique que par son contenu enrichissant.
Le Grand Rabbin Joseph Bloch était sollicité pour des articles dans des journaux et revues. Il participa à la publication en français de plusieurs œuvres essentielles tel le Commentaire de Rachi sur la Thora.
Le Sidour Bloch
La Haggadah
Mon premier livre d'Hébreu
Des études brillantes
Rabbin alsacien né le 27 février 1875 à Grussenheim (Haut-Rhin), second d'une famille de huit enfants, ses capacités sont très tôt remarquées par son maître. Sur le conseil de celui-ci, son père l'envoi malgré son modeste métier, à l'âge de quinze ans, au Petit Séminaire Rabbinique de Colmar, auprès du Dr Zacharias Wolff. Également lycéen, il y est un élève brillant. Il étudie ensuite au Séminaire Rabbinique de Berlin auprès d'Azriël et Hirsch Hildesheimer, David Hoffmann, Jacob Barth, Abraham Berliner et Joseph Wohlgemuth. Il en sort diplômé en 1902. Parallèlement il obtient de l'Université de Strasbourg un Doctorat ès Lettre en 1902.
Le Grand Rabbin au Séminaire de Berlin (1898)
Un parcours Rabbinique en Alsace
Le Grand Rabbin aurait pu briguer les plus hauts sièges rabbiniques. Il donna cependant la préférence à un modeste poste en Alsace, refusant toute concession contraire à sa conscience religieuse. Il déclina des fonctions plus importantes que celles qui furent les siennes en tant que Rabbin à Dambach-la-Ville (1902) puis à Barr (1910) dans le Bas-Rhin.
Lors de l'invasion allemande en 1940, il fuit l'Alsace et enseigne au Séminaire Israélite de France replié à Chamalières près de Clermont-Ferrand. Recherché par les Allemands, il devra se cacher. C'est dans cette période qu'il apprendra l'arrestation de son fils, le Rabbin Elie Bloch, de son épouse et de leur fille qui seront assassinés à Auschwitz.
A la Libération, la communauté de Barr ayant disparue, il s'installe avec son épouse chez l'une de ses filles et son gendre à Haguenau (Bas-Rhin). La communauté le sollicite afin qu'il devienne son Rabbin, mission qu'il accepte et assume jusqu'en 1960.
Rabbin Elie Bloch
Le Grand Rabbin en 1966
Un personnage exceptionnel, profondément aimé
Guidé par l'amour d'autrui, d'une affabilité sans faille, le Grand Rabbin Joseph Bloch a su marquer ses contemporains. Doté d'une mémoire extraordinaire, d'une intelligence pénétrante, de vastes connaissances et d'un esprit de synthèse, il conseille et guide. Sa piété, sa sagesse profonde et sa riche expérience en on fait un Rabbin aimé et écouté. Haguenau où il réside après la guerre, devient un lieu de pèlerinage: on y vient interroger le Maître, le revoir, et toujours on le quitte enrichi, raffermi, serein.
Son rayonnement dépasse largement le cadre des communautés dont il a eu la charge et lui valu le titre de Grand Rabbin en 1961.
Le gouvernement le fait chevalier de la Légion d’Honneur en 1948 en reconnaissance des services rendus à la collectivité et en 1963, il fut promu officier dans ce même ordre.
A ses obsèques, M. F. North, Conseiller général et Maire de Haguenau, déclarait en substance que la ville entière pleurait en lui "un homme droit, intègre, affable, qui fut incontestablement l’une des figures les plus populaires et certainement la plus vénérée, la plus respectée de la cité". La Communauté juive de France a perdu, quant à elle, un de ses plus grands serviteurs.
Enseigner, conserver et répandre la Thora et la tradition juive avec amour et respect du prochain, a été le fil directeur de toute son action.
Le Grand Rabbin et M. Frédéric North, maire de Haguenau, en 1962